Auteur : Régine Cavallaro

Yoga et ateliers d’écriture

Du 8 au 15 juillet dans les îles Eoliennes (Sicile)

Offrez-vous une semaine au Paradis!

Les îles Eoliennes

Nul besoin d’aller jusqu’aux Bahamas pour plonger dans des eaux cristallines et passer des vacances de rêve. Situé au large de la côte septentrionale de la Sicile, à une heure de bateau, l’archipel Eolien est un véritable paradis terrestre et marin qui compte sept îles principales : Lipari, la plus grande et la plus peuplée, Salina, Stromboli, Panarea, Filicudi et Alicudi ainsi qu’un petit nombre d’îlots inhabités.

Célèbres pour leurs volcans, éteints ou en activité, les îles Eoliennes font d’ailleurs partie du patrimoine mondial de l’Unesco pour leur volcanisme. Aujourd’hui, on vient dans l’archipel Eolien pour se ressourcer, se détendre, oublier le stress et les soucis, profiter d’une nature reine et généreuse, d’un soleil toujours au rendez-vous et d’une mer digne des plus belles scènes du Grand Bleu.

Yoga et ateliers d’écriture

C’est pour moi une immense joie de partager avec vous ma passion pour l’île de mes origines. J’y ai consacré un livre, le Dictionnaire insolite de la Sicile (éd. Cosmopole) et un blog siciliabellissima.com. Ancienne journaliste spécialisée dans le voyage et traductrice, j’ai longtemps travaillé pour la presse, notamment pour les magazines Ulysse, Courrier International et M supplément du Monde ainsi que pour le magazine sicilien Gattopardo. J’anime à présent des ateliers d’écriture axés sur l’expression de soi et le partage. Plus d’infos : reginecavallaro.com

C’est avec le même bonheur que je partagerai mon autre passion, le yoga que je pratique depuis plus de trente ans, notamment le yoga Iyengar. Je me suis formée auprès d’enseignants hors pair, comptant parmi les plus proches disciples du maître indien, comme Faeq et Corine Biria en France et Gabriella Giubilaro en Italie et j’ai obtenu un Diplôme Universitaire de yoga adapté à l’Université de Lille2. Je continue à me former régulièrement, notamment auprès du Kaivalyadhama Yoga Institute à Lonavla en Inde.

Programme
Les matins seront consacrés au yoga : deux heures de pratique posturale + une heure de pranayama (yoga du souffle) sur la terrasse ombragée de l’agritourisme face à la mer. Les cours de yoga, inspirés de la méthode Iyengar, s’adressent à tous les pratiquants, débutants ou confirmés, quel que soit leur niveau. Le matériel (tapis, blocs, ceintures) est fourni.

Les après-midis, nous alternerons les ateliers d’écriture et les excursions en bateau, à bord du gozzo traditionnel de Giovanni, autour de Lipari et Vulcano, ponctuées de bains de mer et de snorkeling.

L’agritourisme Monte delle Cristule

Perché sur une colline, l’agritourisme jouit d’une vue imprenable sur la mer, avec des couchers de soleil spectaculaires. Bâti selon l’architecture éolienne traditionnelle, il est composé de plusieurs habitations toutes dotées d’un toit terrasse permettant de profiter du panorama. Tout autour, le maquis méditerranéen règne en maître et les fleurs embaument l’air de leurs parfums. Nos hôtes, Marcella et Kevin, sont d’une gentillesse à toute épreuve et la maîtresse de maison est une cuisinière hors-pair. Les repas sont végan et préparés avec des produits issus principalement de l’agriculture bio et locale.

Tarifs

  • 1300 euros

Ce prix inclut :

  • 7 nuits en chambre de 2 à 4 personnes en pension complète, avec 3 repas par jour
  • Tous les cours de yoga et les ateliers d’écriture
  • La navette de l’aéroport de Catane à Milazzo, A/R
  • Le trajet en bateau (aliscafo) de Milazzo à Lipari, A/R
  • Le transfert du port de Lipari au lieu de séjour, A/R
  • L’excursion en bateau (gozzo) autour de Lipari
  • L’excursion en bateau (gozzo) autour de Vulcano
  • Le transfert du lieu de séjour au centre-ville pour une visite libre la veille du départ

Ce prix n’inclut pas :

  • Le vol jusqu’à l’aéroport de Catane (Sicile)
  • Les boissons

Réservations
Séjour limité à 8 personnes. Un acompte de 50 % est demandé à la réservation. Le reste du paiement est dû une semaine avant votre arrivée. En cas d’annulation 45 jours avant la date d’arrivée prévue, la totalité de l’acompte versé vous sera remboursée. Paiement par virement bancaire.

Attention! Seules deux compagnies aériennes proposent des vols directs Paris/Catane: Transavia et Easyjet. Il est donc vivement recommandé de réserver dès que possible, au risque de ne plus trouver de places d’avion disponibles.

Réservations et informations : regine.cavallaro[arobase]gmail.com ou 06 82 56 97 06

Portrait de Yohan, lanceur d’alerte

Yohan Pelux est agent de l’Office national de la forêt (ONF) depuis 2007. Originaire du Morvan, il a suivi le parcours classique pour devenir forestier : d’abord un BEP, puis un BTA au lycée d’Étang-sur-Arroux suivi d’un BTS en gestion forestière à Besançon. Son diplôme en poche, il fait ses armes chez un gros forestier-pépiniériste privé de la région, mais cette première expérience professionnelle tourne court car il ne supporte pas la « philosophie » de la maison et donne sa démission. C’est alors qu’il intègre l’ONF. D’abord en poste à Dole dans le Jura, il a la possibilité, au bout de quelques années, de revenir dans le Morvan où il se voit confier la forêt domaniale de Saint-Prix en 2015.

Yohan est ce qu’on appelle un homme de terrain. Chaque jour, il arpente le massif de 1071 hectares, du matin jusqu’au soir. Ne lui parlez pas d’ordinateur portable ou de smartphone dernier cri, il n’en a pas. Ce qui l’intéresse, lui, ce sont les arbres, les arbres et encore les arbres. Son métier, il le connaît bien. Et quand il se rend compte que sa hiérarchie à l’ONF lui demande d’appliquer des décisions qui vont à l’encontre de tout ce qu’il a appris durant ses années de formation et de terrain, à l’encontre de la mission même de l’ONF de garant de la bonne gestion de la forêt publique, notre patrimoine à tous, Yohan commence à se rebiffer. Il s’oppose aux coupes rases, dénonce la surexploitation – voire le pillage – de la forêt ou encore l’intervention de forestiers privés dans la gestion des parcelles de l’ONF, expérimente la régénération naturelle.

Évidemment, tout cela n’est pas du goût de ses chefs qui, profitant du premier prétexte qui leur tombe sous la main, l’envoie en conseil de discipline et le « mette au placard »: concrètement, un déplacement d’office pour le renvoyer dans le Jura. Mais Yohan, sans doute en digne héritier du peuple gaulois qui vivait jadis sur les terres morvandelles, ne se laisse pas faire. Avec l’aide d’un avocat, il fait un recours contre sa sanction disciplinaire auprès du tribunal administratif, qui le déboute. Mais il ne baisse pas les bras pour autant et fait appel de cette décision auprès de la Cour d’Appel de Nancy. Son combat sera long et difficile. Il subit les foudres de l’ONF : contrôle fiscal, audition en gendarmerie à la suite de dénonciations calomnieuses, intimidation… Durant quatre années, il sera en congé de longue maladie avec un suivi psychiatrique hebdomadaire. Puis en décembre dernier, victoire! La Cour d’Appel de Nancy casse le jugement du tribunal administratif et ordonne sa réintégration. L’agent de 37 ans devait reprendre du service en mars dernier, mais sa hiérarchie refuse toujours de lui redonner son poste.

Cela n’empêche pas Yohan de se rendre sur le terrain et de constater les dégâts. Là, des ornières creusées par des opérations de débardage. « En pleine saison de pluie, c’était inévitable, mais apparemment ils s’en fichent », nous explique-t-il. Ici, une route défoncée parce qu’on a omis d’installer une barrière antigel lors du passage des camions. Là encore, une coupe qui a laissé trop d’espacement entre les épicéas. « Les arbres qui restent ne résisteront jamais au vent. D’ici la fin de l’année, ils seront tous par terre. Un vrai carnage », déplore le technicien forestier. Et ici, des racines abîmées par les engins. « On en verra les conséquences dans deux ou trois ans, l’arbre est condamné à une mort certaine ».

Yohan nous emmène ensuite près de l’étang de la Goulette. Il nous montre de vieux arbres malades laissés sur pied, alors qu’ils sont mûrs et auraient dû être récoltés. Au lieu de cela, on a préféré couper des épicéas de 30 ans, sains (et non scolytés), alors qu’ils vivent généralement entre 100 et 120 ans. « Ils font tout le contraire de ce qu’il faudrait faire. Ne me demandez pas le but de cette coupe, je n’ai pas la réponse », s’interroge le forestier. En bas de la piste, une zone Natura 2000 est censée protéger l’habitat des chauve-souris – ou ce qu’il en reste…

Enfin, cerise sur le gâteau, Yohan nous emmène au Haut-Folin, tout près du point culminant du massif du Morvan à 901 mètres, là où il fut un temps on avait projeté de bâtir une tour panoramique. Et là, c’est l’horreur. Nous avons beaucoup de mal à reconnaître l’endroit, malgré les panneaux touristiques. Une coupe rase a transformé ce site jadis touristique en véritable champ de bataille. À nouveau, un vrai carnage. Si elle n’était pas affligeante, cette vision ubuesque en serait presque risible : trois tables de pique-nique et un affichage didactique semblent faire de la résistance au beau milieu du paysage dévasté. Tout comme la coupe rase du Vieux-Dun, je doute fort que les promeneurs et touristes veuillent encore venir « admirer les beaux paysages du Morvan »!

« Un arrêté préfectoral oblige les propriétaires forestiers à abattre les épicéas atteints par le scolyte, mais sur le terrain, il n’y a aucun contrôle. Sur cette parcelle du Haut-Folin, ils ont aussi coupé des douglas », indique notre lanceur d’alerte. « Il faut savoir que l’ONF fixe des objectifs de récolte et que les responsables du territoire touchent des primes quand ces objectifs sont atteints, pouvant aller jusqu’à plusieurs dizaines de milliers d’euros. Les parcelles de Saint-Prix sont surexploitées. Il faut bien comprendre que la forêt est comme un château de cartes. Les prélèvements excessifs créent une trop grande distance entre les arbres. Tôt ou tard, le vent va les déraciner, même les plus grands. Sans oublier le stress hydrique dû au changement climatique ». Et de conclure : « Si on continue comme ça, dans vingt ans, y a plus de Morvan! »

Ci-gît le bois de Saint-Marc

La France est en guerre et la plupart des Français l’ignorent. Cette guerre n’a pas lieu à des milliers de kilomètres, en Syrie ou en Afghanistan, mais bien à l’intérieur de nos frontières, dans nos forêts. Pour l’heure, les victimes « ne sont que » des arbres mais au final, ce sont bien les humains qui en subiront les conséquences. En abattant nos forêts les unes après les autres, celles que l’on appelle le « poumon vert » de la planète, on ravage non seulement nos paysages, mais on détruit aussi nos écosystèmes, on élimine la capacité de séquestration du carbone par les arbres et, donc, on nous asphyxie.

J’exagère? Regardez donc ces photos et dites-moi si ce ne sont pas là de vrais champs de bataille et des scènes de guerre. Tout n’est que destruction, destruction, destruction.

Répondant à l’opération #Balancetacouperase lancée par l’association Adret Morvan, une habitante, que j’appellerais Camille pour préserver son anonymat, a signalé une toute nouvelle coupe rase, encore en cours au Vieux Dun, à la sortie de Dun-les-Places, au coeur du Parc naturel régional du Morvan. En me rendant sur les lieux, je n’ai pu que constater l’énormité du saccage.

Le bois de Saint-Marc, indiqué dans de nombreux sites de randonnée, faisait hier encore la joie des promeneurs. Outre ses paysages idylliques, il abritait un patrimoine historique et cultuel caractéristique du Morvan, autrefois terre des Éduens, peuple de la Gaule celtique. Le site se trouve, en effet, sur les vestiges d’un oppidum qui a donné son nom à la ville (Dunum signifie forteresse, colline). Deux fossés empierrés, dénommés « Petite Barre » et « Grande Barre », sont encore visibles. Il semble bien que le premier ait été sérieusement malmené par les engins forestiers.

Avant, la statue de Saint-Marc protégeait une source et un bassin gallo-romain aux eaux sacrées et présumées miraculeuses. On y venait en pèlerinage bien avant que le site ne soit christianisé. Il y a peu encore, le saint trônait au milieu d’un bois dense. Aujourd’hui, il semble atterré devant tant de désolation. Quant à la chapelle du même nom, chapelle privée dont le propriétaire semble avoir été bafoué dans ses droits, ses abords jadis plongés dans le vert ne sont plus qu’une vaste étendue dénudée.

Comment peut-on en arriver là? Jusqu’où ira l’inconscience crasse, pour ne pas dire le je-m’en-foutisme notoire uniquement motivé par l’appât du gain et la course au profit de ceux qui commettent de telles exactions et ceux qui les y autorisent?

La Région Bourgogne-Franche-Comté, le Département de la Nièvre, le Parc naturel régional du Morvan souhaitent-ils vraiment développer le tourisme comme ils le prônent? Permettez-moi d’en douter. Comment penser, en effet, que les touristes et les randonneurs voudront venir se promener parmi un tel carnage, marcher dans des chemins défoncés et truffés d’ornières qui arrivent jusqu’à la hanche, admirer un site chargé d’histoire et de tradition religieuse qui n’a de « remarquable » (selon la propre terminologie du Parc) que sa lamentable profanation? De plus, le site se trouve à proximité d’espaces naturels sensibles, la commune de Dun étant concernée par plusieurs Zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) de type I et II et sites Natura 2000. Sans oublier, pour les randonneurs, le GR13 qui croise non loin de là.

En attendant, Camille qui habite près de la parcelle saccagée sur 12 hectares avoue être « traumatisée ». La nuit suivant sa triste découverte, elle en a perdu le sommeil. « J’avais l’impression d’entendre les arbres hurler », raconte-t-elle. Camille qui réside ici depuis trois ans ajoute que sa première réaction a été de vouloir déménager. « Je suis aussi en colère contre la Municipalité qui a laissé détruire le chemin communal menant à la chapelle. Avant, les branches des arbres dessinaient des arcs au-dessus du chemin, c’était splendide. Maintenant, on ne voit que des branches cassées et laissées pendantes ».

Comme je le rappelais dans un billet précédent, la forêt a plus que jamais besoin de nous. Alors de grâce, avant que nos forêts ne disparaissent remplacées par des plantations d’arbres, ou des « champs d’arbres » comme les appelle le botaniste Francis Hallé, signez les pétitions, interpellez vos députés, rejoignez les rangs des associations qui militent pour la forêt (comme Adret Morvan) et la protection de l’environnement. Si vous ne le faites pas pour la forêt, faites-le au moins pour vous!

La forêt a besoin de vous!

© Régine Cavallaro

Installée dans le magnifique Parc naturel du Morvan depuis un an, l’ex-Parisienne que je suis n’en finit toujours pas de s’extasier devant les superbes paysages morvandiaux faits de bocages, de lacs, de collines et de forêts, devant son ciel spectaculairement étoilé (si étoilé qu’il pourrait bien décrocher le rare et prestigieux label « Réserve internationale de ciel étoilé ») ou encore de s’époumoner, ô luxe suprême, à respirer son air frais et pur. Ce que j’aime par-dessus tout, ce sont mes longues balades en forêt en compagnie de mes chiennes. Et la forêt morvandelle est riche et vaste : Pas moins de 122 000 hectares de feuillus et de résineux. Au XIXe siècle, c’est elle qui alimentait Paris en bois de chauffage.

© Régine Cavallaro

Mais voilà ! Il y a une ombre à ce tableau idyllique : l’exploitation industrielle de la forêt. Encore une fois, l’ex-citadine naïve que je suis découvre qu’en réalité les vastes étendues de pins ou d’épicéas que je traverse ne sont pas des forêts, mais des plantations. Et qui dit plantations dit aussi produits phytosanitaires et autres joyeusetés du genre. Vous croyez vous promener dans les bois et prendre un bon bol d’oxygène. Erreur ! Vous respirez un air probablement chargé, pour ne pas dire pollué. Vous n’entendez que le bruit de vos pas sur le chemin, car rien ne vit dans ces plantations. Pas un seul petit chant d’oiseau. Pas de danger non plus de croiser un sanglier. Biodiversité zéro. Rien que d’immenses pins qui n’auront pas la chance de dépasser quarante ans d’existence.

© Régine Cavallaro

Mais le pire, c’est lorsqu’au détour d’un chemin, vous tombez sur une coupe rase, aussi appelée coupe à blanc : une parcelle boisée entièrement rasée, ou plutôt massacrée non pas à la tronçonneuse, mais à l’abatteuse, un engin monstrueux qui coupe, ébranche et débite un arbre entier en moins d’une minute. Après son passage, il ne reste plus rien qu’un immense champ de guerre et de désolation, des souches arrachées et abandonnées ça et là, un sol totalement ravagé, tassé, écrasé, rendu stérile. Si stérile qu’il faudra justement avoir recours à quantités d’engrais chimiques pour lui redonner un semblant de vie et pouvoir y faire pousser à nouveau des arbres. Tout ceci est parfaitement expliqué dans les documentaires Le Temps des forêts réalisé par François–Xavier Drouet ou La forêt est à nous d’Anne Faisandier ou encore dans le livre Main basse sur nos forêts écrit par Gaspard d’Allens (éd. du Seuil). Je me souviens parfaitement de la première fois où j’ai découvert une des ces coupes rases. Un véritable choc. Là où je m’attendais à retrouver une jolie forêt toute en chênes, en hêtres et en frênes, je ne voyais qu’une terre saccagée et éventrée. J’en ai pleuré…

Heureusement, la résistance s’organise. Depuis quelque temps déjà, plusieurs associations alertent sur les dangers de l’exploitation industrielle et productiviste de la forêt et militent pour l’interdiction des coupes rases : Adret Morvan, SOS Forêt France ou Canopée pour en citer quelques-unes. D’autres, comme le Groupement forestier du Chat sauvage, se regroupent pour acheter en collectif des parcelles de forêts et empêcher ainsi leur enrésinement. Les agents de l’ONF, l’organisme censé préserver les forêts domaniales, notre patrimoine à tous, tentent de se rebeller contre les opérations de privatisation et de démantèlement menées à la fois par leur direction et le gouvernement. Certains médias comme Reporterre consacrent des dossiers au sujet.

© Régine Cavallaro

À l’heure du réchauffement climatique, alors que nous sommes d’ores et déjà confrontés aux catastrophes qu’il provoque, nous avons plus que jamais besoin de la forêt pour l’eau et l’oxygène qu’elle génère, le carbone qu’elle neutralise, le sentiment de bien-être qu’elle nous procure, sans oublier la beauté et la poésie qui s’en dégagent. Alors signez les pétitions, interpellez vos députés, soutenez les associations, militez ! De grâce, sauvons la forêt tant qu’il en est encore temps !

© Régine Cavallaro
Je ne suis pas particulièrement pro-Mélenchon, mais il a au moins le mérite d’être venu dans le Morvan pour s’informer et, espérons, agir. Comme quoi, la déforestation, ce n’est pas qu’en Amazonie, c’est aussi en France!

À la recherche de Rosa

Après des années d’enquête, à fouiller le passé, à investir les archives et les bureaux de l’état-civil, à tarabuster les membres de ma famille, voici enfin reconstituée l’histoire de mon aïeule sicilienne. Une histoire tourmentée et un destin hors du commun qui me hantaient depuis mon enfance. C’est le résultat de ces recherches que je publie dans ce nouveau livre.

Rosa Celona

Rosa Celona est née à Catane en Sicile au XIXe siècle. Sa vie aurait pu être un lit de roses. Le destin en a décidé autrement. Mariée à seize ans à un jeune ambitieux, mère de deux fillettes à vingt-et-un ans, elle est subitement chassée puis « divorcée » dans un pays qui ne légalisera le divorce qu’un siècle plus tard. La jeune femme ne se laisse pas abattre pour autant et tente de reprendre sa vie en main. Mais rien ne se passe comme prévu. Mise au ban de la société, mon arrière-grand-mère paternelle sombrera peu à peu dans l’oubli.

Bien des décennies plus tard, intriguée par cette aïeule à la destinée hors du commun, j’ai voulu en savoir davantage. J’ai mené l’enquête auprès des archives siciliennes et dans les mémoires familiales pour tenter de redonner sa place à cette femme répudiée et négligée par les siens. Ce que j’ai découvert m’a parfois laissée sans voix. Les documents que j’ai rassemblés au fil du temps m’ont permis de dresser un tableau plus complet et beaucoup plus proche de la vérité que les souvenirs teintés ou édulcorés des uns et des autres.

J’ai choisi de publier l’histoire de Rosa sur la plateforme d’édition d’Amazon (version eBook). D’une part, parce que son format court (une quarantaine de feuillets) limitait ses chances d’être publié par une maison d’édition classique; d’autre part, pour le rendre accessible au plus grand nombre, tant géographiquement qu’économiquement. Une traduction italienne est également prévue. Elle sera publiée dès que possible. Mais que les inconditionnels du papier se rassurent! Pour quelques euros supplémentaires, ils peuvent aussi acquérir la version imprimée en cliquant sur l’image ci-dessous:

Entretien avec Abhijata Iyengar

Abhijata Iyengar, Abhi pour les intimes, est la petite-fille de BKS Iyengar et la nièce de Geeta et Prashant Iyengar. Renonçant à un doctorat en bio-informatique, elle a préféré apprendre les arcanes du yoga auprès de son grand-père maternel. Depuis la disparition de Guruji en 2014, la jeune femme, aujourd’hui âgée de 34 ans et mère de deux enfants, s’efforce de transmettre son enseignement le plus fidèlement possible.

En mai dernier, Abhijata était à Marseille, invitée à enseigner à la convention annuelle de l’Association Française de Yoga Iyengar (AFYI), dans le cadre des célébrations du centenaire de la naissance de BKS Iyengar. À la demande de l’AFYI et du magazine Esprit Yoga, je l’ai interrogée. Le magazine, faute d’espace, a choisi de ne publier qu’une petite partie de l’interview, mais rien ne m’empêche, ici, d’en reproduire l’intégralité.

 

Question: Que ressentez-vous lorsque vous voyez un gymnase comme celui de Marseille réunissant près de 800 personnes venues pratiquer le yoga Iyengar ? En 2016, à la Convention américaine, vous étiez face à quelque 1000 participants. N’êtes-vous pas impressionnée par ces nombres ?

Abhijata Iyengar: Oui, effectivement, c’est merveilleux de voir autant de gens se déplacer pour recevoir l’enseignement de Guruji, même après sa disparition, et dans des pays aussi lointains. Cela me touche beaucoup.

Q.: Perpétuer l’enseignement de Guruji, aux côtés de sa fille Geeta et son fils Prashant, est sans aucun doute une grande responsabilité. N’avez-vous jamais eu le trac ? D’autant plus que vous étiez âgée d’une vingtaine d’années seulement lorsque vous avez commencé à voyager à l’étranger pour enseigner.

A.I.: Oui, la première fois que j’ai enseigné à l’étranger, j’étais inquiète car je savais que j’allais me retrouver face à des pratiquants qui avaient commencé le yoga avant même que je sois née. Je me demandais ce que j’allais bien pouvoir leur apporter. Mais je sentais aussi que j’avais la responsabilité de partager avec ses élèves tout le temps passé auprès de mon grand-père, tout ce que j’ai appris grâce à lui. Du coup, avec ce genre de priorité, le trac disparaît. Car ce que j’enseigne ne m’appartient pas. Tout ce que je dis vient de lui. Moi je ne fais que transmettre. Je ne fais qu’enseigner ce que j’ai compris, assimilé, digéré. Alors, non, ça ne me fait plus peur.

Q.: BKS Iyengar n’était pas seulement votre grand-père, il était aussi votre gourou. Comment continue-t-il à vous inspirer?

A.I.: Chaque fois que je pratique ou j’enseigne, il y a toujours un moment où je me souviens d’une chose qu’il m’a dite. Mais il m’a aussi mise en garde contre la mémoire. D’après lui, nous ne devrions pas toujours dépendre d’elle. Nous devrions plutôt rester attentifs et sensibles, afin d’observer ce que nous faisons. Oui, il continue à m’inspirer parce qu’il m’a enseigné un yoga si authentique, si extraordinaire et à la fois si sensé que j’en reste imprégnée. En contact permanent avec son enseignement, celui-ci fait désormais partie de moi.

 

Q.: Y a-t-il, selon vous, une approche féminine dans la façon de transmettre l’héritage de BKS Iyengar? Et si oui, comment se manifeste-t-elle ?

A.I.: Je pense qu’un enseignant doit assumer plusieurs rôles lorsqu’il enseigne. Il y a des moments où il doit adopter une approche masculine afin d’insuffler du courage. Parfois, il faut juste faire, être dans l’action, sans trop se poser de questions. Mais il y a aussi des moments où il faut faire preuve de tendresse. Le yoga étant un sujet émotionnel, il faut bien souvent adopter une approche féminine. Étant une femme, je ne peux que parler de la part féminine. Mais en voyant mon grand-père enseigner, ou même mon oncle Prashant et ma tante Geeta, je n’ai pas l’impression que leur enseignement soit une question de genre ou qu’il y ait une approche spécifique liée au genre. J’ai vu des fois où ma tante était absolument sans peur et mon oncle très doux.

 

Q.: Il y a aujourd’hui beaucoup d’enseignants certifiés dans le monde. Que pensez-vous du développement exponentiel du yoga Iyengar ?

A.I.: Oui, le fait que des pratiquants de plus de soixante-dix pays puissent goûter aux bienfaits et à la joie qu’apporte l’enseignement de Guruji est quelque chose de fabuleux. Mais mon grand-père disait aussi qu’un sadhaka, un chercheur de vérité, doit toujours évoluer comme sur le fil d’une épée, en équilibre, et qu’il faut être extrêmement prudent lorsqu’on emprunte cette voie. Les enseignants expérimentés, qui transmettent son enseignement aux générations suivantes, ont une grande responsabilité : ils doivent veiller à le transmettre exactement comme ils l’ont reçu. Car, oui, nous avons reçu les asanas, pas seulement sur le plan physique mais aussi sur le plan mental, émotionnel, intellectuel, physiologique et psychologique. Toutes nos dimensions sont touchées par ce que notre gourou nous donne. Lorsqu’il enseignait, Guruji cherchait à insuffler cette étincelle de sensibilité chez ses élèves. Si ses enseignants peuvent à leur tour l’insuffler à leurs élèves, alors le yoga Iyengar continuera à vivre encore longtemps.

Q.: Le yoga, en général, connaît un tel succès dans le monde que l’on assiste, forcément, à certaines dérives, voire à des aberrations comme le Tequila yoga ou le Chocolate yoga. Est-ce un phénomène qui vous inquiète ?

A.I.: Oui, parfois je trouve ça un peu bête. Si vous cherchez juste à vous faire plaisir, pourquoi appeler ça du yoga ? Personne ne vous oblige à venir dans un cours de yoga. C’est là que les enseignements de Patanjali sont d’une importance capitale. Le yoga ne consiste pas à faire ce que l’on aime. Patanjali définit le yoga comme le moyen d’empêcher les fluctuations de la conscience et dit que l’on peut y parvenir en pratiquant abhyasa (pratique régulière) et vairagya (détachement). Quelle que soit la forme de yoga que vous choisissez, demandez-vous si ces deux notions y sont bien présentes. Est-ce qu’elle permet d’empêcher les fluctuations du mental ? Y a-t-il une part d’effort et de renonciation ? Le cas échéant, vous devez avoir l’intelligence de décider. Guruji disait souvent qu’il est très facile de duper les gens (rires).

 

Q.: Quel message aimeriez-vous transmettre aux pratiquants de yoga aujourd’hui ?

A.I.: À nouveau, je citerai mon grand-père, lorsqu’il disait que la vie est comme l’Amazone. Tout comme le fleuve, elle s’écoule avec force et dynamisme. Il faut vivre sa vie de cette façon. Pour moi, cela résume parfaitement le yoga. Oui, le yoga vous donne la santé physique et mentale ; oui, il fait naître en vous la spiritualité et les principes philosophiques ; mais il doit aussi faire de vous un être joyeux. Il doit faire de vous un être humain capable d’accepter et partager la joie. Car le yoga ne signifie pas l’isolement et le renoncement. C’est ce que mon grand-père a montré. Bien qu’il ait reçu le titre de sannyasin (renonçant) et qu’on lui ait conseillé de se retirer dans l’Himalaya, il a dit non. Pour lui, la vie ça voulait dire vivre. On doit aussi voir cet aspect dans le yoga Iyengar. Oui, il y a beaucoup de discipline, d’acuité et d’introspection, mais il y a aussi la joie. Si tous ces aspects sont réunis, alors l’apprentissage est équilibré.

Notre tout premier dharma, ou première caractéristique, est d’être avant tout un être humain. Et le yoga doit servir à ça. Les textes sacrés disent que l’on doit vivre comme un lotus. Celui-ci pousse dans des eaux boueuses. Ses feuilles touchent donc la boue. Pourtant, elles ne se salissent jamais et la fleur est superbe. Nous devrions donc vivre de la même façon dans le monde. Quelle que soit la forme de yoga que vous apprenez, elle doit faire de vous quelqu’un de meilleur. C’est notre tout premier dharma et c’est incontestablement le but du yoga Iyengar. Mais on ne peut pas commencer par là. Vous n’allez pas vous inscrire à un cours de yoga parce que vous voulez vivre comme un lotus (rires). Vous allez vous inscrire parce que vous souhaitez ne plus avoir mal quelque part ou devenir plus souple. Généralement, on commence un cours de yoga avec un objectif. Mais une fois que l’on adopte une pratique régulière, des changements s’opèrent, naturellement. Il vous suffit de garder l’esprit ouvert pour les voir. Avec du recul, au bout de cinq, six ans, vous regardez en arrière et vous vous apercevez que vous avez changé. « Tiens, avant j’étais plus impulsif ; maintenant j’arrive à mieux contrôler mes réactions » ; « avant j’étais paresseux, plus aujourd’hui». Avec le recul, vous vous rendez compte combien le yoga vous a transformé.

Un grand merci à Abhijata et au Centre de Yoga Iyengar de Paris pour les photos.

Les portes et moi

J’adore les portes! Tout a commencé lors d’un voyage en Inde. J’ai flashé sur les portes de Pondichéry. Toutes différentes, toutes colorées, loin des portes uniformes de nos catalogues, elles étaient comme une ode à la fantaisie et l’originalité.  Depuis, chaque voyage, chaque visite d’une nouvelle ville est, pour moi, l’occasion d’agrandir ma collection virtuelle. Dans la symbolique, la porte représente un lieu de passage entre deux mondes, entre le connu et l’inconnu, le sacré et le profane, la lumière et les ténèbres. Autrement dit, une invitation au voyage…







Attention! Adresse magique!

En vacances dans le Morvan, je suis tombée sur une véritable pépite, que dis-je, un véritable trésor de bien-être, de douceur, de gentillesse et d’harmonie, alliant cure ayurvédique, yoga et nature luxuriante. Le refuge idéal en ces temps troublés et difficiles.

Fleurs_Divali

L’endroit se nomme la Ferme de Divali, mais aurait tout aussi bien pu s’appeler le Repère des Fées. Car c’est bien un lieu magique et enchanteur qui attend ici les visiteurs dans un paysage tout droit sorti des contes de fées. Cette ancienne ferme, au beau milieu d’une nature idyllique, faite de champs vallonnés, de bocages et de forêts au cœur du Parc Naturel du Morvan, serait déjà en soi un petit paradis terrestre, véritable havre de paix loin de la frénésie des grandes villes.

Aux abords de la Ferme de Divali dans le Morvan

Aux abords de la Ferme de Divali dans le Morvan

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Dans le Parc Naturel Régional du Morvan

Mais voilà, ce n’est pas tout. Entre ses murs, la ferme abrite bel et bien des fées, ou plutôt des mains de fées, une douzaine de mains de fées à l’œuvre pour apporter à leurs hôtes détente, bien-être, douceur, équilibre et harmonie. On vient ici pour se ressourcer, se retrouver, s’apaiser et se faire du bien. « Une parenthèse hors du temps pour déconnecter », comme l’explique une jeune curiste venue de Suisse.

La Ferme de Divali propose, en effet, offre des séjours ayurvédiques, déclinés en plusieurs formules, depuis la simple séance individuelle à la double cure de deux semaines. La cure Bhavana, la plus fréquente, se déroule sur 5 jours/6 nuits et comprend jusqu’à quatre soins par jour, essentiellement des massages aux huiles chaudes, complétés par des séances de yoga et de relaxation (yoga nidra), d’initiation à la cuisine ayurvédique ou encore des promenades en compagnie d’un guide, le tout ponctué par des pauses détente afin d’assimiler et optimiser les effets des soins. Sans oublier une attention toute particulière à l’alimentation, 100% végétarienne, 100% ayurvédique, puisque la maîtresse des lieux, Ariane Cohen, est aussi une spécialiste de la cuisine ayurvédique. Elle anime régulièrement des ateliers de cuisine et a même publié un livre de recettes : « Les Saveurs de l’Ayurvéda. 27 assiettes végétariennes composées pour des repas complets et équilibrés », aux éditions Almora.

En ouvrant ce lieu magique en 2007, Ariane, la chef des fées, a voulu créer un espace où ses hôtes peuvent se poser et se donner le temps. Le temps de se reposer, le temps d’être bienveillant à l’égard de soi-même, le temps de ne rien faire, le temps de dormir… Bref, le temps de se faire du bien. Chaque semaine, ils sont généralement seize, pas plus, les heureux élus à profiter des bienfaits d’une cure à la Ferme de Divali. Heureux élus, car les cures affichent souvent complets, bien longtemps à l’avance. Et la liste d’attente ne cesse de s’allonger. C’est un endroit  privilégié, une adresse jalousement gardée que l’on se passe presque en secret entre amis ou connaisseurs, histoire d’être sûr de pouvoir y revenir. Car on vient et on revient à la Ferme de Divali, chaque année, voire plusieurs fois dans l’année, de toute la France, et même de Suisse et de Belgique. Alors, si vous passez dans le coin ou si vous avez besoin d’un peu de douceur dans ce monde de brutes, maintenant vous connaissez l’adresse!

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La Ferme de Divali
Domaine d’Argoulais – 58120 Saint Hilaire en Morvan
Informations et Réservations: 03 86 85 15 39
E-mail : la-ferme-de-divali@orange.fr

 

Dictionnaire insolite de l’Italie

Après mon Dictionnaire insolite de la Sicile, voilà que je récidive! Un nouveau Dictionnaire insolite, consacré cette fois à toute l’Italie, vient de paraître aux éditions Cosmopole.Dictionnaire insolite de l'Italie

 

Ce livre s’adresse à tous les amoureux de l’Italie, de sa gastronomie et de ses terroirs, de ses villes d’art et de sa culture, de ses vertes collines ou de ses plages dorées, de sa douceur de vivre et de sa fantaisie. Il est le fruit de plus de dix années passées à sillonner les différentes régions du Bel Paese, dans le cadre de mes reportages pour les magazines Ulysse, M Le Monde, A/R… La Sicile y figure en bonne place (naturalmente!), mais des régions moins connues comme la Basilicate, le Molise et les Marches, souvent boudées dans les ouvrages sur le pays, réservent elles aussi quelques belles surprises aux lecteurs.

Un énième livre sur l’Italie, se demanderont certains? Pas du tout, répondrais-je! Car ce dictionnaire, outre le plaisir de découvrir certaines pépites insolites, offre aussi l’occasion de tester ses connaissances sur notre cher voisin transalpin, que l’on croit si bien connaître. Prêts pour un petit quiz? C’est parti ! Savez-vous dans quelle ville se trouve le centre géographique exact de la Péninsule? Elle a pourtant donné son nom à de célèbres Chroniques qui ont fait la joie de milliers d’enfants, petits et grands. Connaissez-vous le nom de la terrible bataille durant la campagne d’Italie de 1859 qui a inspiré le fondateur de la Croix-Rouge? Savez-vous pourquoi les jolies maisons de la Riviera italienne possèdent des façades colorées? Quand la peine de mort a été définitivement abrogée à la Cité du Vatican? Qui est le gastronome qui a écrit le premier livre de recettes? Et par pitié, ne dites plus jamais que Marco Polo a rapporté les spaghettis de Chine! Vous apprendrez dans les pages de ce livre qui est à l’origine de cette pure légende urbaine.

Pour trouver ce Dictionnaire insolite de l’Italie, il vous suffit de le commander auprès de votre libraire préféré ou directement auprès de l’éditeur, ou bien l’acheter à la Fnac ou sur Amazon et, pour les rebelles, sur Place des libraires. Parisiens, vous pouvez aussi le trouver à Sale e Pepe, le restaurant/boutique de mon frère rue Ramey dans le XVIIIe. Ma si, c’est ça la famiglia!

PS : On en parle dans les médias!
Ici, une critique dans Bilan, magazine économique suisse.
Là, un billet d’Emmanuel Hecht dans L’Express  :
Express

Week-end à Malaga

 Avec le retour du printemps et du joli mois de mai, les week-ends de trois jours se multiplient. L’occasion rêvée pour partir à la découverte – et tomber sous le charme! – de cette belle Andalouse. Malaga, sixième ville d’Espagne par sa population, se trouve dans le sud de la péninsule Ibérique, sur la Costa del Sol, baignée par la mer d’Alboran et face au Maroc. Sa situation géographique lui garantit donc des hivers doux (les températures y descendent rarement en-dessous de 10°) et surtout un ensoleillement parmi les plus importants d’Europe. La ville possède, en outre, de nombreux attraits touristiques: ses plages bien sûr, mais aussi de remarquables monuments, comme la cathédrale de l’Incarnación, joyau de la Renaissance espagnole, l’Alcazaba, une forteresse bâtie par les Maures au XIe siècle très bien préservée ou encore son étonnant Jardin botanique La Concepción. Sans oublier de grandes et belles places où, à la nuit tombée, les Malagueños se retrouvent autour d’une cerveza ou d’une copa de vino (andaluz, évidemment!) dans les innombrables restaurants et bars à tapas de la ville.

Mais Malaga est surtout connu pour avoir donné le jour à un génie du XXe siècle, au « Mozart de la peinture » comme certains le surnomment parfois : Pablo Picasso. On visite donc sa maison natale, mais aussi le superbe Museo Picasso Malaga, MPM pour les intimes. Depuis son ouverture en 2003, l’établissement logé dans le somptueux palais Buenavista, mêlant éléments d’architecture mudéjare et Renaissance espagnole du XVIe siècle, a accueilli plus de 4 millions de visiteurs. Sa riche collection permanente compte un peu moins de 300 œuvres du maître, données par Christine et Bernard Ruiz-Picasso, sa belle-fille et son petit-fils: des huiles, mais aussi des sculptures, des dessins, des céramiques et des gravures réalisés entre 1892 et 1972, soit huit décennies de sa production artistique. Le MPM organise également des expositions temporaires et la prochaine devrait faire date: une rétrospective consacrée à Louise Bourgeois, du 10 juin au 27 septembre 2015, intitulée « I HAVE BEEN TO HELL AND BACK ». Avec plus d’une centaine d’œuvres dont un tiers n’a jamais été exposé auparavant, c’est la plus importante rétrospective consacrée à l’artiste française naturalisée américaine à ce jour en Espagne.

En vérité, Malaga est en passe d’accéder au rang de nouvelle capitale culturelle. Le 28 mars dernier, en effet, le Centre Pompidou Malaga a ouvert ses portes, inauguré en grandes pompes en présence d’un autre enfant de la ville, Antonio Banderas. Il s’agit de la première implantation provisoire du musée parisien à l’étranger. El Cubo, comme le surnomment déjà les Malaguènes en raison du grand cube de verre multicolore réalisé par Daniel Buren qui chapeaute le musée souterrain, accueillera pendant cinq ans 90 œuvres en provenance des collections de Beaubourg, de Chagall à Magritte en passant par Picasso (¡claro!), Fernand Léger, Frida Kahlo, Max Ernst ou encore Dubuffet, ainsi que des expositions temporaires, dont la prochaine consacrée aux dessins de Mirò. A quelques jours d’intervalle, et sur le même principe, était également inaugurée une antenne du Musée Russe de Saint Pétersbourg dans la Tabacalera, une ancienne usine à tabac datant des années 1920. Si l’on ajoute à cela, le très beau Musée Carmen Thyssen, consacré à la peinture espagnole, et plus particulièrement andalouse, du XIXe siècle, on comprendra aisément pourquoi Malaga figure à la troisième place des villes espagnoles, après Madrid et Barcelone, pour son offre culturelle.

Il n’en fallait pas plus à ce couple d’ex-Parisiens, qui avait l’habitude d’y passer ses vacances, pour décider de s’installer à Malaga, avec toute sa petite famille, chien compris. Ils ont ouvert une magnifique Hospedería, El Riad Andaluz, en plein cœur de la ville historique. Idéalement située, à deux pas de la Plaza de la Merced et la maison natale de Picasso, cette chambre d’hôtes logée dans un ancien couvent offre à la fois confort, charme, hospitalité et tranquillité. Ses huit chambres, portant des noms d’épices, sont toutes soigneusement décorées, chacune arborant une couleur différente. La plus belle, sans aucun doute, est celle dotée d’une petite terrasse donnant sur le patio fleuri. De plus, ces Malaguènes d’adoption connaissent la ville comme leur poche et prodiguent volontiers à leurs hôtes leurs bons conseils et  leurs meilleures adresses.

Vous l’aurez compris, Malaga est la destination du moment! Celle que l’on surnomme parfois la « petite Barcelone » séduit de plus en en plus de voyageurs. En tout cas, moi, elle m’a séduite, avec son florilège de musées, sa bonne humeur ensoleillée, sa douceur de vivre et ses rues propres. Et quand je vous aurais dit que la belle Andalouse possède son propre aéroport international, où une compagnie low cost (Easyjet, pour ne pas la nommer) assure des vols directs depuis Paris, vous n’aurez plus d’excuse pour ne pas sauter dans le premier avion en partance pour Malaga!

Quelques (bonnes) adresses

Où dormir
El Riad Andaluz
Calle Hinestrosa, 24
Tel : +34 952 213 640
Port : +34 686 355 257
www.elriadandaluz.com
elriadandaluz@hotmail.com

Où manger végétarien
El Vegetariano de la Alcazabilla
Pozo del Rey, 5
tel : + 34 952 214 858

Où se faire du bien
Hammam Al Andalus
Plaza de los Martires, 5
Tel : +34 952 215 018 ou +34 902 333 334
www.hammamalandalus.com

Où acheter de beaux éventails
Miramar
Calle Nueva, 29Tel : +34 696 336 388

Où faire son marché
Mercado Central de Atarazanas
Calle Atarazanas, 10

A visiter
Museo Picasso Malaga
Maison natale de Picasso
Museo Carmen Thyssen
Centre Pompidou Malaga
Musée Russe Saint-Pétersbourg Malaga
Jardin Botanico-Historico La Concepción

En savoir plus
Office du tourisme de Malaga
www.malagatourism.com

La Trattativa, le nouveau film choc de Sabina Guzzanti

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« La Négociation », ce pourrait être le titre d’un thriller américain, sur fond de CIA, d’espions russes et d’attentats terroristes. Ce n’est, hélas, que le récit d’une triste réalité italienne : des tractations entre les plus hauts sommets de l’État et la mafia, survenus tout au long des années 90. Bien qu’il reste encore bien des zones d’ombre sur la teneur exacte de ces accords (le procès entamé en mars 2013 est encore en cours), on commence à avoir une idée assez précise quant au déroulement de ces négociations secrètes. Les chefs mafieux souhaitaient un assouplissement de la lutte antimafia (notamment un allègement de leurs conditions de détention à la suite des condamnations massives du Maxiprocès initié par les juges Falcone et Borsellino) et menaçaient de déstabiliser le pays à grands renforts d’assassinats d’hommes politiques et d’attentats. Tandis que le pouvoir cherchait à protéger certains de ses membres corrompus servant les intérêts de la mafia au sein même de l’État.

 

Après Viva Zapatero! et Draquila, la réalisatrice et comique italienne Sabina Guzzanti s’attaque aujourd’hui à l’affaire qui continue d’agiter la scène politique de la Péninsule, impliquant jusqu’au Président de la République, Giorgio Napolitano. Il lui aura fallu quatre ans pour boucler son film, présenté au dernier Festival de Venise et sorti sur les écrans italiens en octobre 2014. Un film qui n’a reçu aucune subvention ni financement public, rappelle la réalisatrice dans le journal Il Fatto Quotidiano, alors qu’il « parle d’une question historique cruciale pour l’Italie. Le pacte Etat-Mafia est l’acte fondateur de la Seconde République ». Un film qui, bien évidemment, suscite moult polémiques, à commencer par son affiche où figure un mafieux facilement reconnaissable à sa coppola (béret) et sa lupara (fusil) entre deux rameaux de chêne et d’olivier, l’emblème de la République italienne.

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La Trattativa n’est pas à strictement parler un documentaire puisque des acteurs mettent en scène les épisodes clés de l’affaire. Comme Sabina Guzzanti l’explique sur le site de son film, l’idée de cette mise en scène lui est venue en regardant un court métrage d’Elio Petri réalisé en 1970 sur le suicide présumé d’un anarchiste italien. L’objectif est de « rendre accessible au plus grand nombre un pan de notre histoire, afin de mieux le comprendre et d’en débattre ». Et ça marche! car bien qu’à sa sortie le film, largement ignoré par les médias (silence complice?), soit resté à l’affiche une dizaine de jours seulement, un mouvement civique s’est créé autour de La Trattativa grâce aux réseaux sociaux. Comme l’affirme un autre article du Fatto Quotidiano, la vidéo d’une rencontre avec Sabina Guzzanti à l’issue d’une projection au Parlement à la mi-novembre a été vue plus de 2 millions de fois et partagée par plus de 15 000 personnes. Sur la page #LaTrattatviaContinua, les citoyens, les écoles ou les associations ont la possibilité de demander une projection dans leur ville. Le film poursuit donc inexorablement sa progression, en passe aujourd’hui de devenir un véritable phénomène. Malheureusement pour le public français, aucun distributeur ne prévoit – pour l’instant – de projeter le film en France. A moins que les réseaux sociaux ne parviennent à changer la donne. Chiche?

 

 

En savoir plus

Le site de Sabina Guzzanti
Le site du film La Trattativa
La page Facebook
de Sabina Guzzanti et son hashtag #LaTrattatviaContinua pour suivre l’actualité du film et les projections programmées
Un article sur le film paru dans le journal Il Fatto Quotidiano
Un second article, plus récent, de Il Fatto Quotidiano
Un autre article de Repubblica

Du baume au coeur et au palais

Le vinaigre balsamique traditionnel de Modène fait partie des fameuses « excellences » italiennes, ces produits issus d’un savoir-faire pluriséculaire, transmis de génération en génération, avec passion et amour du travail bien fait.

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Les fûts de la Vinaigrerie/Acetaia Boni à Solignano ©Régine Cavallaro

C’est au cœur de l’Emilie-Romagne, dans le village de Solignano di Castelvetro à une douzaine de kilomètres de Modène, que se trouve la Vinaigrerie Boni. Dans ces collines fertiles et laborieuses, où l’on cultive la vigne depuis l’époque romaine, la famille Boni produit du vinaigre depuis plusieurs générations. Mais attention! Pas n’importe quel vinaigre! Nous sommes ici sur les terres du Vinaigre balsamique traditionnel de Modène, protégée par une AOP depuis 2000. Pour bénéficier de cette appellation, le cahier des charges est très strict. Le vinaigre balsamique provient à 100% du moût de raisin (cépage Trebbiano), récolté à la main. Aucun autre produit n’y est ajouté. On l’obtient après cuisson du moût de raisin, que l’on laisse ensuite décanter et fermenter naturellement. Puis vient la phase de maturation qui, elle, va durer douze ans minimum pour le vinaigre affinato, vingt-cinq ans pour l’extravecchio, voire jusqu’à cent trente ans pour certains nectars de l’acetaia (vinaigrerie en italien). Durant cette phase, le liquide est transvasé dans une série de fûts, de taille dégressive et de bois différents : chêne rouvre, châtaigner, mûrier, cerisier et genévrier. Pour finir, l’aceto balsamico, qui a désormais une consistance sirupeuse, une belle couleur brune et une saveur intense, est mis en bouteille par un organisme unique chargé de la certification du produit.

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L’extraordinaire collection de fûts et terres cuites traditionnelles de la vinaigrerie Boni ©Régine Cavallaro

Naturellement, cet « or noir » a un prix : comptez une cinquantaine d’euros pour le douze ans d’âge (en flacon de 100 ml), et près de 80 pour l’extra-vieux. Mais une fois que l’on y a goûté, on ne peut tout simplement plus s’en passer, ni revenir au vinaigre balsamique industriel. Car ce n’est pas une mince différence qui les sépare. Ce serait plutôt un fossé, que dire un abîme! Le vinaigre traditionnel est tout bonnement incomparable. S’il se nomme « balsamique », c’est parce qu’initialement, il était utilisé tel un baume, précisément, un sirop pour la toux, un médicament pourvu de toutes les vertus : nourrissantes, fortifiantes et surtout digestives. Comme le raconte Romano Boni, l’actuel patron de la vinaigrerie, ses grands-parents avaient l’habitude d’en boire une cuillerée chaque soir avant de se coucher, histoire de bien digérer et de mieux dormir. Certains ont même affirmé que ce remède avait sauvé bien des habitants d’une terrible épidémie de peste ayant frappé la région au XVIIe siècle. C’est du moins ce que raconte un texte accompagnant un antique flacon faisant partie de l’incroyable collection exposée à la vinaigrerie Boni.

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Un nectar historique de la collection de l’Acetaia Boni ©DR

Car la vinaigrerie renferme un autre trésor : des fûts vieux de plusieurs centaines d’années, dont certains, comme le voulait la tradition, portent le prénom des femmes de la famille; de magnifiques tragni et zuccotti, ces récipients en terre cuite typiques de la région qui contenaient jadis le précieux nectar et trônaient en bonne place dans toutes les cuisines; des bouteilles de verre d’époque, rarissimes vu leur fragilité; ainsi que toute une armada d’ustensiles de cuisine, véritable patrimoine de la culture paysanne locale. En somme, un musée à part entière que l’on peut admirer lors des visites/dégustations régulièrement organisées par la vinaigrerie. Il serait dommage, en effet, de séjourner dans le coin sans faire une halte gourmande à l’Acetaia Boni et goûter deux produits phare de la région : quelques gouttes de vinaigre balsamique sur un morceau de parmesan, tout simplement buonissimo!

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La collection d’ustensiles de la vinaigrerie Boni ©Régine Cavallaro

 

En savoir plus

Azienda Agricola Romano Boni
Via del Cristo, 8
41014 Solignano di Castelvetro (MO)
Géolocalisation : +44° 31′ 50.23″/+10° 55’26.11″
Tel.  +39 059 797 560
Port.+39 340 155 23 17
info@acetaiaboni.it
www.acetaiaboni.it

Le Consorzio dell’Aceto Balsamico Tradizionale di Modena : www.balsamico.it
L’office de tourisme de l’Emilie-Romagne : www.emiliaromagnaturismo.it

Une Italie rare et insoupçonnée

C’est une Italie que l’on n’a pas l’habitude de voir dans les pages des magazines. Et pourtant, le Delta du Pô est une merveille de la nature, dont la beauté et la richesse n’ont d’égal que la gentillesse de ses habitants.

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Une cabane de pêcheurs à la Sacca degli Scardovari ©Régine Cavallaro

A cheval sur deux régions, la Vénétie et l’Emilie-Romagne, le Delta du Pô s’étend le long de la côte Adriatique, à la hauteur des villes de Rovigo et de Ferrare, jusqu’à Ravenne. Deux parcs naturels, qui à terme devraient être réunis, se disputent des paysages à la Turner, enveloppés de brume, faits de marécages, de rizières, de vastes champs labourés et de forêts. Les couleurs y sont douces et se déclinent dans un camaïeu de bleu et de vert, ponctué du brun doré des herbes hautes et de l’ocre des roseaux. Un paysage façonné au fil des siècles par Dame Nature mais aussi par la main de l’homme, et dont la valeur culturelle a été reconnue et primée, puisque le Delta du Pô, couplé avec Ferrare pour son urbanisme de la Renaissance, figure au Patrimoine mondial de l’Unesco.

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Paysage du Delta du Pô ©Régine Cavallaro

C’est dans ce décor bucolique qu’une mère et sa fille, Aileen et Maria Adelaide Avanzo, accueillent leurs hôtes. Leur demeure familiale, la Tenuta Ca’ Zen, est une superbe villa du XVIIIe, située le long du fleuve et entourée de champs cultivés. Bâtie par une riche famille vénitienne, elle a abrité d’illustres personnages, et non des moindres, puisque Lord Byron en personne y a séjourné à plusieurs reprises. Le poète anglais s’était follement épris de la maîtresse des lieux, Teresa Guiccioli, l’épouse du comte Guiccioli, propriétaire du domaine. Il fut son chevalier servant et amant pendant plusieurs années et composa même une stance dédiée à sa dulcinée et à la beauté du site : « River! That floweth by the antient walls where dwells the Lady of my love… » Est-ce le souvenir de ces anciennes amours qui fait de la villa l’adresse favorite des jeunes mariés? Chaque été, en effet, les onze chambres, les deux cottages indépendants et le vaste salon pouvant contenir 110 personnes assises de la Tenuta Ca’ Zen sont réquisitionnés par des couples pour y convoler en justes noces et y organiser leur fête de mariage. Mais les vacanciers y viennent aussi pour profiter d’une nature paisible et généreuse, faire de longues balades à vélo le long du fleuve ou sillonner la région à la découverte des villes d’art voisines, comme Ferrare, Este, Padoue, Ravenne et, bien sûr, Venise.

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La Tenuta Ca’ Zen à Taglio di Pò ©Régine Cavallaro

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La Tenuta Ca’ Zen dans la lumière de l’automne ©Régine Cavallaro

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Vue sur le parc de la Tenuta Ca’ Zen ©Régine Cavallaro

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Dans la chapelle privée de la Tenuta Ca’ Zen ©Régine Cavallaro

Le Delta du Pô, c’est aussi un paradis pour les oiseaux, et donc pour les adeptes du bird-watching. Pluviers, hérons pourpres, aigrettes et pies de mer figurent parmi les 370 espèces qui peuplent la région, la plus importante zone ornithologique de la Péninsule italienne. « Le Delta du Pô est la dernière plage où viennent nidifier les oiseaux. C’était aussi un pont entre la Sibérie et l’Afrique pour les oiseaux migrateurs », explique Alberto Barini, un pêcheur/guide qui organise des excursions à bord de son bateau dans le cœur du Delta. Ce grand amoureux du terroir est une véritable encyclopédie vivante. Il est intarissable sur la géographie et l’histoire, les traditions et surtout la flore, l’avifaune et la faune aquatique de la région. On embarque à Santa Giulia, au pied d’un pont flottant reposant sur des chalands, l’un des rares encore en usage: plutôt étonnant et résolument pittoresque! Et c’est parti pour trois heures de balade dans les marais, les lagunes et les bancs de sable jusqu’à l’embouchure du fleuve, sans oublier un petit détour par le phare de Goro, planté sur la joliment nommée île de l’Amour. Une expérience inoubliable qui permet de découvrir une nature singulière et une biodiversité préservée, en compagnie d’un cicérone hors pair. Pour ceux qui n’auraient pas le pied marin et préféreraient rester sur la terre ferme, Alberto-les-bons-tuyaux recommande assolutamente la route panoramique de la Sacca degli Scardovari à faire en vélo: 22 kilomètres tout de même, mais que du plat, donc que du bonheur!

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Les cabanes de pêcheurs de Sacca degli Scardovari ©Régine Cavallaro

Après cette excursion riche en émotions, rien de tel qu’un bon dîner pour clore la journée en beauté. Et là, aucune hésitation, on file droit à l’Osteria del Pesce à Ca’ Pisani. Certes, il vaut mieux être équipé d’un navigateur pour trouver son chemin dans le dédale de ces petites routes de campagne. Mais le jeu en vaut vraiment la chandelle, ou plutôt l’assiette! Car le repas qui vous attend dans cet excellent restaurant est tout bonnement un pur délice, une fête des papilles, un festival des saveurs, le tout servi par Mattìa avec une gentillesse et une cordialité sans pareille. Comme l’indique le nom du restaurant, sa spécialité est, bien évidemment, le poisson. Et comment pourrait-il en être autrement lorsque le propriétaire est lui-même un pêcheur professionnel qui fournit le chef Stefano avec le fruit de sa pêche? Résultat, le menu change régulièrement. Essayez donc le turbot cuit au four accompagné de pommes de terre, olives et tomates cerise, ou encore la dorade au four aux fruits de mer, ou même la friture de l’Adriatique. Côté pâtes, les gourmets ne seront pas déçus avec les spaghettis aux coques, les bigoli à la Vénitienne et leur saòr d’anchois ou encore le risotto aux pétoncles blancs et poivre rose. Et pour finir, une pinza di mele, un dessert aux pommes, courge et raisins secs sur un lit de crème à la vanille ou une panacotta et son coulis de fraises. Bon appétit!

En somme, avec ses paysages inédits qui lui donnent un petit air de Camargue à l’italienne, sa nature préservée, la richesse de sa biodiversité, ses teintes douces, sa culture du bon vivre et du bon manger, sans oublier la gentillesse innée de ses habitants, le Delta du Pô est sans aucun doute la « nouvelle » région italienne à découvrir!

En savoir plus

Le site du Parc régional du Delta du Pô
L’office du tourisme de la Région Vénétie
L’office de tourisme de la Région Emilie-Romagne
L’office de tourisme italien

Tenuta Ca’ Zen à Taglio di Po (RO)
Tel : +39 0426 346 469
Maria Adelaide Avanzo : +39 339 868 87 15
www.tenutacazen.it
info@tenutacazen.it

Alberto Barini à Santa Giulia
+39 338 973 00 72
Sa page Facebook
escursionineldelta@yahoo.it

Osteria del Pesce
Via San Gaetano, 78
Ca’ Pisani – Porto Viro (RO)
Tel: +39 0426 190 21 86
Sa page Facebook
osteriadelpesce.alcasondivalle@gmail.com
Fermé le mardi et le mercredi

La French Touch aux Bahamas

Envie de soleil? De plages de rêve? De cocotiers? Paradise Bay, la bien-nommée, vous attend…

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Bienvenue au Paradise Bay!

C’est l’histoire d’une bande d’amis de la région parisienne, fanas de plongée, qui à la fin de leurs études, se lancent un défi : ouvrir un hôtel dans un décor de rêve, sur l’île d’Exuma, dans l’archipel des Bahamas. Quelque temps plus tard, Paradise Bay était né!

Cédric, Mickaël et Auxane ont réussi à recréer un petit coin de paradis français en plein coeur des Bahamas. La dizaine de cottages égrenés le long de la plage aux eaux turquoise accueille principalement des vacanciers de l’Hexagone, mais pas seulement. Dans le bungalow central qui abrite le restaurant, il n’est pas rare d’entendre parler allemand ou italien ou de reconnaître l’accent belge ou suisse. Au dîner, un couple de Tours sympathise avec un autre de Mulhouse tandis qu’une famille de Carcassonne partage sa table avec des copains de Montpellier. Il faut dire que les petits plats mijotés par Gaylin, qui officie derrière les fourneaux, a de quoi rassembler tout le monde. Cette reine de la cuisine n’a pas son pareil pour préparer le poisson et la spécialité du coin, la conque, déclinée à toutes les sauces. Même mes papilles végétariennes ont été comblées par ses recettes délicieuses.

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Au Paradise Bay, chaque cottage porte le nom d’une île de l’archipel

D’une manière générale, c’est toute l’équipe du Paradise Bay qui, animée d’une exquise gentillesse, se plie en quatre pour faire de vos vacances un moment privilégié et inoubliable. Peu après votre arrivée, Cédric et Mickaël vous convoqueront direct dans leur bureau pour vous livrer tous leurs bons tuyaux sur l’île. Ecoutez bien leurs conseils : ils connaissent Exuma comme leur poche et vous indiqueront des plages et des endroits de rêve généralement réservés aux initiés. Ils pourront aussi louer pour vous une voiture, un quad, un jet-ski ou vous organiser une excursion en bateau. Et, bien sûr, la plage vous tend les bras et les transats n’attendent que vous.

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La plage du Paradise Bay

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Les cottages du Paradise Bay sont bâtis sur la plage

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Balade en amoureux sur la plage du Paradise Bay

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Ciel d’azur, mer turquoise et cocotiers, tout y est à Paradise Bay!

Avec quelque 360 îles, îlots et bancs de sable, les Exuma Cays sont une sorte d’archipel dans l’archipel. L’île principale, Exuma, est composée de Great Exuma (60 km environ) et Little Exuma (20 km), séparés par un petit pont. Sa population, anglophone, est de 70 000 habitants. Plus sauvage que l’île de New Providence qui abrite Nassau, la capitale du pays, Exuma est, purement et simplement, une merveille de la nature. Bien sûr, on a tous vu sur des affiches, des cartes postales, dans des magazines ou dans la pub, les images de ces longues plages de sable blanc des Caraïbes. Mais les voir réellement, les vivre, sous le soleil et les pieds dans l’eau, c’est une toute autre chose! Sans vouloir paraître péremptoire, je crois qu’il faut, au moins une fois dans sa vie, avoir vu de ses yeux vus, ces plages magnifiques. Si magnifiques qu’on reste comme hypnotisé par tant de beauté.

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Plage de Stocking Island à Exuma

Le plus étonnant, c’est que ces superbes rivages, ces paysages de carte postale, ces prodiges de la nature, peuvent être à vous et rien qu’à vous le temps d’une après-midi. Oui, vous pouvez débarquer sur la plage du Tropique du Cancer par exemple, et y être seul, tranquille, peinard, un long, long moment. Oubliez les plages bondées de la côte d’Azur, où l’on a parfois du mal à étaler sa serviette de bain! A Exuma, même en haute saison, vous pouvez avoir une plage rien que pour vous. Le luxe suprême!

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La plage du Tropique du Cancer à Exuma

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Stocking Island à Exuma

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Stocking Island à Exuma


En savoir plus
Le site de Paradise Bay et sa page Facebook
L’Office national du tourisme des Bahamas et sa page Facebook
Equinoxiales organise votre voyage aux Bahamas
Exuma Water Sports, pour une excursion inoubliable en bateau

Artemisia Gentileschi ou le baroque fait femme

Londres-Milan, Robilant+Voena
© Manusardi Art Photo Studio, Milano

« La moins connue des grands peintres du XVIIe siècle européen, elle a pourtant mené l’une des carrières les plus prestigieuses de son temps ». C’est en ces termes que la  présente Francesco Solinas, l’un des commissaires de l’exposition Artemisia, Pouvoir, gloire et passions d’une femme peintre au Musée Maillol à Paris du 14 mars au 15 juillet 2012.

Naples, Museo Nazionale di Capodimonte
© Fototeca Soprintendenza per il#PSAE e per il Polo museale
della città di Napoli

Artemisia Gentileschi (1593-1654), fille d’Orazio Gentileschi, lui-même peintre de renom de la Rome baroque, a effectivement connu la richesse et la gloire. Elle fut invitée dans les plus grandes cours d’Europe et reçut des commandes des plus hauts dignitaires de l’Eglise. Mais cette artiste caravagesque, à la peinture passionnée et théâtrale, passa de mode au XVIIIe pour sombrer peu à peu dans l’oubli. Redécouverte au XXe siècle, la puissance de son oeuvre fut longtemps occultée par le drame personnel qu’elle vécut à l’âge de 18 ans : violée par Agostino Tassi, un peintre ami de son père, elle dut subir un procès retentissant qui dura plus de neuf mois, au cours duquel elle fut torturée (par le supplice des sibylles, des lacets de cuir lui broyant les doigts, censés lui faire avouer la vérité).

© Saint Louis, The Saint Louis Art Museum

C’est la première fois qu’une exposition lui est consacrée en France. Rassemblant une cinquantaine de ses tableaux, celle-ci retrace les principales étapes de sa carrière:
– Ses débuts à Rome dans l’atelier de son père.
– Ses années florentines sous la protection du Grand-duc de Médicis et l’amitié de Galilée. Elle sera la première femme admise à l’Accademia del Disegno.
– Son retour à Rome, dans les années 1620 où elle deviendra chef de file des peintres caravagesques, amie des grands maîtres tels que Simon Vouet et Massimo Stanzione et reconnue par les plus grands collectionneurs européens.
– Sa période napolitaine (1630-1654) qui marquera l’apogée de sa carrière.

© Rita R.R. and Marc A. Seidner Collection, Los Angeles

A l’occasion de l’exposition, la biographie romancée d’Artemisia par l’historienne et romancière Alexandra Lapierre est rééditée aux éditions Pocket. Rappelons que c’est grâce notamment au succès international de ce récit publié en 1998 et soutenu par d’exceptionnels documents d’archives qu’Artemisia Gentileschi est sortie de l’oubli.

Pour plus d’infos, voir la présentation du livre sur le site des éditions Pocket

A signaler également, la projection dans plusieurs cinémas parisiens (Reflet Médicis, Le Balzac et La Clef) du film Artemisia d’Agnès Merlet (sorti en 1997) avec Michel Serrault, Valentina Cervi et Frédéric Pierrot. Mais on peut aussi acheter le DVD à la boutique du Musée Maillol.

MUSÉE MAILLOL – FONDATION DINA VIERNY
59-61, rue de Grenelle – 75007 Paris
Tél : 01 42 22 59 58
Métro : Rue du Bac
Bus : n° 63, 68, 69, 83, 84
www.museemaillol.com

Horaires
Tous les jours de 10h30 à 19h, y compris les jours fériés
Nocturne le vendredi jusqu’à 21h30
Prix d’entrée
Plein tarif : 11 euros
Tarif réduit : 9 euros
Gratuit pour les moins de 11 ans

Fra Angelico, une exposition radieuse

Vierge à l'Enfant, Fra Angelico, Galerie Sabauda, Turin © 2011 Photo Scala, Florence - courtesy of the Ministero Beni e Att. Culturali

Quoi de mieux en ces temps de fêtes qu’une exposition toute en lumière et en finesse consacrée à l’une des figures les plus illustres du Quattrocento italien et de la première Renaissance florentine? Pas moins de 25 oeuvres majeures de Fra Angelico (vers 1400-1455) sont présentées actuellement au Musée Jacquemart-André jusqu’au 16 janvier 2012. Fra Angelico et les Maîtres de la lumière est non seulement une superbe exposition, dont on aurait vraiment tort de se priver. C’est aussi un véritable événement, car c’est la première fois qu’un musée français rend hommage à Beato Angelico, comme on l’appelle en Italie.

Jusqu’à présent, en effet, « la France n’avait jamais consacré d’exposition monographique à cet artiste lumineux », expliquait Giovanni Damiani, la commissaire générale de l’exposition lors de sa présentation à la presse. Il faut dire que la tâche n’était pas simple : le peintre à fresques et enlumineur de talent a également exécuté de très nombreux retables, dont la manipulation exige énormément de soin et de précaution.

Les panneaux exposés ici proviennent des plus grands musées italiens et européens, de Florence bien sûr, mais aussi de Rome, Turin, Venise, Parme, Pise, ou encore de Budapest, de Zagreb et de Nice, etc. L’exposition a pu voir le jour uniquement grâce à une étroite collaboration et une entente profonde entre les prestigieuses institutions italiennes, le musée Jacquemart-André et Culturespaces, producteur de l’exposition. « Jamais nous n’aurions autorisé le prêt de l’Armoire des ex-voto d’argent du musée de San Marco à Florence s’il n’y avait eu le sérieux et la haute qualité de l’exposition », a confié Cristina Acidini Luchinat, Surintendante du pôle muséal de Florence.

« Il ne s’agit pas d’une rétrospective, mais plutôt d’un certain nombre de coups de projecteurs sur les différents aspects de l’oeuvre du peintre », précise encore Nicolas Sainte Fare Garnot, conservateur du musée Jacquemart-André. En effet, l’exposition présente non seulement les magnifiques prédelles réalisées par le moine dominicain, mais aussi d’impressionnants manuscrits ornés de ses précieuses enluminures ou encore plusieurs oeuvres des grands peintres qui ont influencé son art et ceux qu’il a inspirés à son tour. De plus, une vidéo permet de découvrir le chef-d’oeuvre absolu de l’artiste religieux : les fresques des cellules du couvent San Marco à Florence.

Le résultat est une exposition d’une richesse et d’une beauté exceptionnelles, une véritable fête tant pour les yeux que pour le coeur. On en ressort littéralement ébloui par les ors, le chatoiement des couleurs, la délicatesse des traits et une lumière omniprésente. De quoi réchauffer les âmes malmenées par la froideur et la grisaille de l’hiver.

Enfin, une mention spéciale pour l’application iPhone/iPad et Android, proposée en téléchargement sur place. Superbement réalisée et très simple d’utilisation, cette visite commentée de l’exposition offre un complément d’informations multimédias de qualité, pour seulement 2,99 €.

Galerie des Offices, Florence © 2010 Photo Scala, Florence - courtesy of the Ministero Beni e Att. Culturali

Musée Jacquemart-André
158, boulevard Haussmann 75008 Paris
Tél : 01 45 62 11 59
www.musee-jacquemart-andre.com

Accès
Métro lignes 9 et 13, stations Saint-Augustin, Miromesnil ou Saint-Philippe-du-Roule
Bus :  22, 28, 43, 52, 54, 80, 83, 84, 93
RER : Charles de Gaulle-Etoile
Station Vélib’ : rue de Berri

Horaires
Ouvert tous les jours de 10h à 18h.
Nocturne les lundis et samedis jusqu’à 21h30

Tarifs
Plein tarif : 10 €. Tarif réduit : 8,50 €. Entrée gratuite pour les enfants de moins de 7 ans

Multimédia
Pour télécharger l’appli de la visite commentée:
sur iPhone
sur Android

Thébaïde, Fra Angelico, Galerie des Offices, Florence © 2011 Photo Scala, Florence - courtesy of the Ministero Beni e Att. Culturali

Pompéi à Paris


Expo_PompeiJ’avais le sentiment de connaître déjà beaucoup de choses sur Pompéi, maintes fois visité en chemin vers mes vacances siciliennes. Mais une très belle exposition, inaugurée il y a quelques semaines déjà au musée Maillol à Paris m’oblige, en quelque sorte, à revoir mes classiques! « Pompéi, un art de vivre » présente avec intelligence, luminosité et même émotion (devant les corps d’un couple et d’un chien en agonie figés par la cendre), le mode de vie raffiné – et étonnamment moderne – des habitants de cette ville romaine entièrement ensevelie sous les cendres lors d’une implacable éruption du Vésuve en l’an 79 de notre ère.

En suivant le parcours de l’exposition, le visiteur découvre une domus pompeiana, une maison pompéienne, reproduite à travers ses pièces les plus célèbres et traditionnelles: l’atrium, le triclinium et la culina, le peristyle autour du jardin, le balneum, le venereum. Chacune de ces pièces est ornée de fresques et accompagnée de ses objets (récipients et instruments de cuisine pour la culina ou encore baignoire pour le balneum).

Au total, ce sont pas moins de deux cents oeuvres en provenance de Pompéi et d’autres sites du Golfe de Naples qui ont fait le voyage jusqu’ici.

A ne surtout pas manquer, le film, magnifiquement réalisé et incroyablement didactique, projeté dans la salle du sous-sol du musée qui reconstitue en 3D la ville telle qu’elle existait il y a près de deux mille ans.

Et pour les passionnés, ou tout simplement pour celles et ceux qui souhaitent approfondir leurs connaissances sur le site archéologique, je recommande le très beau catalogue de l’exposition coédité avec Gallimard (224 pages, 220 illustrations environ, 39€) qui, sous la direction de Patrizia Nitti, directrice artistique du musée Maillol, réunit les contributions des plus grands spécialistes de cette civilisation disparue.

Musée Maillol – Fondation Dina Vierny
59-61, rue de Grenelle – 75007 Paris
Tél : 01 42 22 59 58
Site: www.museemaillol.com
Métro : Rue du Bac
Bus : n° 63, 68, 69, 83, 84

Horaires
Tous les jours de 10h30 à 19h, y compris les jours fériés (sauf 25 décembre et 1er janvier)
Nocturne le vendredi jusqu’à 21h30 + une série de nocturnes exceptionnelles les :
7, 21 et 28 novembre 2011
12 décembre 2011
9, 16, 23 et 30 janvier 2012
6 février 2012

Prix d’entrée
Tarif : 11 euros
Tarif réduit : 9 euros
Gratuit pour les moins de 11 ans